Carènes

J’ai toujours été attiré par la zone du port. Pour un terrien comme moi, il y a du mystère, du voyage et déjà un parfum d’ailleurs. Ce travail sur le paysage Martiniquais ne pouvant pas s’envisager sans voir la mer et surtout les bateaux, voici deux images récentes.

Fin mai, au bassin de radoub, les équipes de la marine étaient occupées à refaire une beauté au Dumont D’Urville. J’ai d’abord réalisé une image par le flan bâbord, le pied à son plus haut et le photographe juché sur un canon datant sans doute de la campagne du Mexique et recyclé en bollard. Puis je me suis installé au mitan de la porte du bassin pour cette vue là, juste avant que les ouvriers ne quittent le chantier.

La semaine dernière, je me suis présenté à la zone de l’ancien port de commerce pour refaire dans la lumière du soir venant, une photo de cette épave que j’avais réalisée au petit matin l’an passée. J’ai hélas constaté que les lieux avaient été bouleversés par une extension de la centrale électrique voisine et que l’axe et le cadrage frontal utilisés il y a un an n’était plus possible. Le vigile de l’entrée du port m’a heureusement gentiment laissé pénétrer l’enceinte pour attraper cette atmosphère de fin de journée.

8 réflexions sur “Carènes

    1. Les commentaires virent à la conversation privée, comme à une table d’estaminet, à ce que je vois ! On sent bien l’intérêt tout à coup éveillé chez Jérôme, l’écumeur des ports, toujours près à dégainer sa petite Sinar ! Et Dominique, dit Ioury, s’étant offert une petite Norma si j’ai bien compris, ne devrait pas tarder de nous emboiter le pas.

      Non Jérôme, le photographe n’était pas là lors du sablage et l’Apo-Sironar n’a pas été dépoli au passage. J’ai d’abord monté le SSXL210, mais la perspective du bassin était exagéré et c’est finalement le bon vieux 300 qui s’est imposé. L’installation sur la porte du bassin était un peu impressionnante sinon périlleuse.
      Pour la seconde image, au couchant, le 240 G-Claron était parfait, mais un Apo-Sironar S eut été plus confortable pour le cadrage, avec son cran et demi d’ouverture supplémentaire. Qui a dit « faut les deux » ?

      1. Bon, j’vous f’rais dire que la mer, à vol d’oiseau doit n’être qu’à une petite centaine de bornes.
        Et, pas faux, avec la Norma, ça redonne envie ! (la Cambo, c’est vraiment trop gros pour une 4×5 à sortir tout les jours).
        Reste à retrouver les vrais bassins de radoub de ma jeunesse à Dunkék’.
        (ceux qui accueillaient des cargos, pas des barcasses)

  1. Ah Ah… On redevient technique !

    Même au bassin (le bateau hein, pas le commandant), le Dumont Durville m’a emmené vers les mers australes en quelques secondes.

    Mais, pour reprendre un célèbre dialogue de 1966 :
    « Y a pas d’hélice hélas ! » « C’est là qu’est l’os ! » Mon écran ne me donne pas de détail dans les fonds de cale et je ne lui vois pas ses vis. Alors que je suis certains qu’elles sont couchées sur le négatif. Ah, regarder sous la flotaison, c’est comme sous les jupes des filles, des mystères qui ne sont révélés que rarement…

    Pour le deuxième lui aussi il m’a fait rêver, retour vers « Tramp » et son Liberty Ship, limite Corto Maltese… Je te comprends pour le demi cran supplémentaire. Il t’aurai fait passer au 210… Monte haut l’antenne ? 😉
    Mais ça fait trois…

    [mode lecteur GP attentif-ON] J’aime beaucoup ton nouveau sobriquet : il est assez « Inatendu » 😉 [mode lecteur attentif GP- OFF]

    Temps d’aller ramer.

    J

    1. [mode lecteur GP vraiment attentif – ON] Perdu Jérôme ! Ce n’est pas moi qui signe « Inatendu », c’est Jean-Charles [mode lecteur GP vraiment attentif – OFF]

      Retour à la technique oui, parce que c’est un peu le but de ce blog. Dans Work In Progress, il y a Work. Et dans ce coup de projecteur sur le travail, l’outil compte beaucoup, puisque c’est lui qui relie l’intention au résultat. J’irais jusqu’à dire que l’apprentissage, c’est arriver à connaître tant l’outil et l’aire d’usage définie par ses limites (en avion on dirait son domaine de vol), que l’intention se précise progressivement (le Progress de WIP) en fonction de ce domaine d’usage.

      Pour revenir donc à ton commentaire sur la seconde image, je parle d’un cran et demi de diaph à PO pour avoir plus de luminosité sur le dépoli. Celui de l’Arca est lumineux, mais je ne cracherais pas, le soir ou de nuit, sur le f:5,6 de l’Apo-Sironar S 240 contre le f:9 sur le G-Claron 240). Je ne parle donc pas de focale et le choix du 240 par rapport au 210 est délibéré. D’autant que je possède le top en matière de 210 et que le choix de la focale n’est donc pas un choix par défaut. On se moque d’avoir l’antenne en entier, comme l’aurait permis le 210 depuis le même point de vue !

      Comme tu le sais, ce travail sur le paysage était dans ses premiers temps pour moi un apprentissage du format. Et l’une des erreurs presque inévitable, quand on découvre l’extraordinaire capacité d’enregistrement de détails qu’a un négatif 8×10, c’est de vouloir tout mettre dans le cadre. On en arrive à intégrer les lampadaires en bout de leur poteau, la cime des arbres, etc, ce qui bien souvent n’apporte pas grand chose à la compréhension du paysage mais conduit systématiquement à une dilution de l’impact du sujet principal, devenu par la force des choses plus petit dans le cadre. En fait, il faut retrouver le courage de tailler dans le réel, comme dans un cadre de cinéma qui suggère presque toujours un hors-champ. Je trouve que le grand format, c’est souvent un subtil dosage entre le désir de tout montrer en relâchant le cadre, donnant de la liberté au lecteur au risque de le perdre, et celui de diriger la lecture en resserrant le cadre.

  2. Cher le972,

    Ce n’était qu’une allusion au fait que comme pour JCH j’ai eu (un peu) de mal à mettre un nom derrière ton nouveau « pseudodonyme »…

    Mes remarques ne sont que le reflet de mes goûts personnels et je ne me permettrai pas de m’ériger en parangon du dogme (s’il en existe un) : pas suffisamment de culture…

    Pour la première image, tu connais mon coté lubrique… Voir ce qu’il y a sous la ligne de flottaison d’un bateau ou d’une (pour nos cousins de l’autre côté du Channel « it’s a She » : les bateaux ont un genre délicieusement féminins ; faut bien que ces iliens apportent une ou deux choses bien à la communauté) coque et y découvrir des mystères habituellement cachés aux grands gosses que nous sommes est follement excitant !*

    Pour la deuxième, il s’agissait plus d’une taquinerie sur le fait que tu lui as coupé la moustache du haut et que vu la place que tu sembles avoir devant « peut-être, en prenant quelques précautions, eut-il été possible d’envisager d’utiliser une optique de plus grande couverture angulaire en se rapprochant délicatement pour mettre dans le cadre la même quantité de bateau et son antenne, dans ce beau ciel tourmenté.*

    J’avais bien compris que c’était la luminosité qui te faisais défaut sur le dépoli et naïvement imaginé que dans la semi pénombre et tout en bas du dépoli t’avait échappé le coup de l’antenne. D’où la petite taquinerie consistant à dire qu’avec un 5,6 tu aurais mieux vu le bas du dépolis et, sachant que tu ne pouvais plus reculer, décidé de prendre une troisième optique pour y remédier (parce que limité dans tes mouvements tu ne peux plus décentrer plus).*

    Faut les trois…

    Reste que j’aime bien cette image et que ne pas voir cette Lady en entier ne me pose pas de problème : elle a un si joli petit cul rond ! Ahhhh… Ca y est voilà mon côté pervers qui revient !

    Bonne journée.

    Jérôme.

    * Pardon pour cette phrase trop longue « point-virgule-tiret-parenthèse fermée »

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