Il y a des gens sur la photo

Ma mission de prise de vues des sites protégés de Paris et de la petite couronne a pris fin en juillet, puisque le vol de mon matériel le 18 juin s’est accompagné de la perte d’un rouleau 120 qui m’a obligé de retourner sur un site quelques jours après.

À propos du vol, le coupable a été arrêté en septembre grâce aux images vidéo. Et comme il avait été condamné en 2013 pour des faits similaires, il a pris deux ans dont un avec sursis. Malgré ma tendance à laisser courir les voleurs de pommes, je ne suis pas mécontent de ce qui lui arrive, mais passons…

Voici quelques images, parmi les 354 livrées (pour 200 commandées, preuve que je suis un gentil garçon). Particularité de ma livraison par rapport à celles de mes petits camarades qui ont traité les sites de la grande couronne, c’est que j’ai souvent photographié les gens.

Cela vient peut-être du fait que les sites que j’ai photographiés sont plus peuplés, mais après tout, il y a aussi des promeneurs dans les Parcs des autres départements d’Ile de France.

Je crois surtout que c’est un goût personnel pour la rencontre, l’échange. Si quelqu’un me demande ce que je fais là, généralement j’explique dans le détail et je termine par dire : « Et d’ailleurs, je vais vous prendre en photo !  »

Et puis parfois, le paysage seul ne m’inspire pas grand chose, ne me raconte rien. Alors, en composant avec un passant, l’anecdote de cette collision entre éléments statiques et passants suffit à raconter quelque chose.

Bien sûr, il y a le parasitage de notre activité de photographe par cette connerie de droit à l’image dont certains se croient détenteur. Mais je photographie globalement qui je veux et quand je veux, tant que c’est « gentiment ».

Si dans ces images, vous reconnaissez des gens, merci de m’envoyer leurs coordonnées. Avec le vol de mon sac photo, mon carnet de note de prises de vues a disparu, avec les téléphones et courriels des gens que j’avais abordés et auxquels j’avais promis leur photo !

Les passants

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Les habitants du paysage

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Les portraits

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À Bordeaux, à Vélo, on peut faire des photos…

L’un des petits inconvénients du matériel de photographie à la chambre 8×10, c’est l’encombrement et le poids. Il est de coutume de dire que ce qui est à plus de 100m du coffre de la voiture n’est pas photogénique ! Certains ont trouvé dans diverses sortes de remorques ou poussettes une solution de portage. Je m’y suis essayé par le passé et si c’est une solution satisfaisante pour étendre le rayon d’action autour de la voiture, ça ne permet pas vraiment de se passer de celle-ci.

Or, installé à présent à Bordeaux, j’ai remisé ma voiture familiale pour ne plus utiliser que différentes sortes de bicyclettes. Bordeaux est une ville plate (à défaut d’avoir des rues bien lisses) et j’y ai retrouvé le plaisir de me déplacer au quotidien à bicyclette. La politique locale en faveur des déplacements à vélo y est assez développée et j’estime mon rayon d’action à une quinzaine (voire vingtaine) de kilomètres autour du centre ville où je réside.

L’avantage du vélo, c’est qu’on se déplace dans un paysage en étant totalement ouvert à celui-ci, contrairement à l’automobile qui enferme dans une bulle de vitesse (entre deux bouchons) et dans le cadre imposé par les vitres. Circuler à vélo, c’est déjà regarder le paysage. Ainsi, la moitié du travail du photographe peut se faire sans quitter la selle !

Naturellement, j’en suis venu à imaginer un projet photographique sur l’urbain et le périurbain bordelais en prévoyant de le faire à vélo. Fin mai, au douvan du funeste mois de juin qui vit an isalope me voler mon outil de travail, mes camarades de l’association Récup’R, membres de l’Heureux Cyclage, m’ont prêté le biporteur construit par l’ami Benoit, une solution de portage qui allie ce plaisir du cycle et celui de la photo en grand format. J’ai donc passé 24 heure à promener ma chambre dans le baquet.

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Les vélos rouges sont ceux qui vont le plus vite, c’est bien connu !
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Rue Lucien Faure, entre les bassins à Flot et le pont Baba, un bâtiment cerné par les dents creuses et les chantiers.
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Pont des écluses des bassins à flot.

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Au pied du pont d’Aquitaine.

Stop ou encore ?

Bon, maintenant qu’on m’a volé mes chers outils, je me pose des questions existentielles.

En 2008, alors que je vivais en Martinique, j’ai eu envie de reprendre la photo en tâtant de la chambre. J’avais en tête les travaux de Walker Evans et aussi ceux de Gabriele Basilico et Raymond Depardon pour la DATAR, mais ma culture et ma pratique photographique passée étaient surtout issues de la tradition de la photo humaniste à la française et au petit format.

Sur les conseils des habitués du forum et du site galerie-photo, j’ai opté pour le 8×10. J’ai imaginé un projet qui s’est transformé en commande publique, me procurant un budget relativement confortable, et j’ai appris en faisant, de mi-2009 à mi-2012.

Dans le même temps, j’ai découvert tout un pan de la photographie que je ne connaissait pas, et en particulier des américains tels Stephen Shore, William Eggleston ou leur cadet Alec Soth. Les deux derniers ayant pratiqué le 6×6 et certains membres du forum cité plus haut pratiquant un prosélytisme éhonté pour le Rolleiflex, je me suis essayé avec plaisir à ce format, relativement léger en comparaison de la chambre. J’ai retrouvé une spontanéité dans le geste presque aussi grande qu’avec mes Leica M du temps passé.

De retour en hexagone, j’ai eu une nouvelle commande. Pour des raisons de budget, j’ai choisi de la traiter en 8×10 et 6×6. Ce faisant, j’ai épuisé mon stock de films et de chimie, juste avant qu’on ne me dérobe presque tout mon matériel de prise de vues, me renvoyant à la case départ.

Je me demande à présent ce que je vais faire. Continuer le grand-format 8×10, une fois que j’aurai trouvé le budget nécessaire, ou me consacrer plus exclusivement au moyen format 6×6 à la fois plus maniable mais plus limité techniquement. Finalement, je ne sais pas si mes photos présentent assez d’attrait pour que j’insiste.

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Liste du matériel volé

Voici le matériel 8×10 et 6×6 qui m’a été volé dans le TGV gare Montparnasse le 18 juin 2014 à 19h20 environ.

  1. Un grand sac à dos Lowepro photo trakker AWII, vert et noir.
  2. Une chambre Arca-Swiss F-Line 8×10, présentant les particularités suivantes :
    • Le corps arrière 8×10 est un M-Line, il n’a donc pas d’échelle graduée sur le décentrement horizontal.
    • Le rail télescopique de 40cm est composé de rails de première génération, plus plats que les actuels, mesurant respectivement 15 et 25cm.
    • La molette de mise au point du support de base arrière est dépourvue de caoutchouc cranté.
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    • La pince du support avant laisse du jeu dans la prise du corps avant, et il n’y a plus de niveau, ce qui laisse un trou.
    • Le soufflet standard 8×10 est en parfait état et le soufflet grand angle également.
    • Le corps avant est en 171, il a un niveau sec à droite, et j’y laissais à demeure un réducteur 171/110.
    • Dans le sac il y a un rehausseur Arca-Swiss de 5cm pour le corps avant.
  3. Une optique Fujinon C450 f : 12,5 n° série 641433, en état quasi neuf, Copal 1, entièrement noire, montée sur planchette Arca 110, rangée dans un wrap Domke de couleur rouge.
  4. Une optique Fujinon A300 f : 9, plus ancienne mais en bel état, Copal 1, avec une bague de sélection de vitesse couleur métal, montée sur planchette Arca 110, rangée dans un wrap Domke de couleur grise.
  5. Une optique Schneider G Claron 240 f : 9, en bel état, Copal 1, entièrement noire, montée sur planchette Arca 110, rangée dans un wrap Domke de couleur jaune.
  6. Un posemètre Kenko Flashmeter KFM2100, sur lequel la fine bande de caoutchouc au sommet a disparu, avec une pile de couleur jaune et argentée.
  7. Un Rolleiflex type F « white face » Xenotar 80 mm – f : 2,8 – n° du boîtier 2958175, avec sa sangle de cuir et un bouchon pliant noir, rangé dans un wrap Domke de couleur noire.
  8. Cinq châssis 8×10 dont un encore chargé de Portra 160NC, rangé dans une sacoche de congrès médical Sannofi-Pasteur.
  9. Un trépied Gitzo SYSTEMATIC Series 5 carbone, 6-section, avec une leveling base Gitzo et une rotule Arca-Swiss B1 à serrage par molette vissante. La platine de la rotule présente les stigmates de plusieurs chutes.
  10. Un certain nombre d’accessoires, dont un voile de visée Harrison et une tente de chargement Harrison, une loupe 4x Rodenstock, un disque de calcul de profondeur de champ Rodenstock, un niveau à deux bulles rouge, une clé de montage pour les optiques, une poire soufflette bleue…

Si vous apercevez tout ou partie de ça, merci de me prévenir rapidement par email, en gardant discrètement un œil sur les coordonnées du receleur.

MERCI !

 

Au voleur !

Hier, le 18 juin à 19h20, à Paris Montparnasse, je suis monté dans le TGV pour Bordeaux et j’ai déposé mes bagages sur le rack au centre de la voiture.
Je me suis écarté pour laisser passer les passagers et quand deux minutes plus tard je suis retourné au rack pour vérifier que personne n’avait posé une grosse valise dessus mon précieux matériel, mon sac photo avait disparu.

On m’a volé ma chambre Arca 8×10 avec ses trois optiques (Fuji C450, Fuji A300 et G-Claron 240) et le soufflet GA supplémentaire, le gros pied carbone Gitzo et sa rotule Arca, cinq châssis et le flashmètre Kenko, mon Rolleiflex 2,8F xenotar White Face, quelques petits accessoires, le tout dans un sac Lowepro Photo tracker AWII.

Si vous voyez passer ça, faites moi un signe rapide et discret, voire appâtez le vendeur pour que j’essaye de le serrer et de lui refaire la face.

Évidemment, à part la RC de mon assurance habitation, je n’ai pas d’assurance spécifique.

Merci pour votre aide dans mon désespoir.

Cités Jardins

La commande est presque terminée… ouf !
Il me manque les photos 8×10 pour trois sites et une 8×10 à refaire pour un autre.
Peut-être aussi deux ou trois photos 6×6 sur un site parisien.

Et après, F.I.N.I !!!

Bon, en attendant de développer et scanner la dernière campagne de prise de vues et de faire le point sur cette expérience de commande publique, voici une petite sélection autour de la thématique « cités jardins ».

La Cité-jardin est un concept urbanistique d’origine britannique, énoncé juste avant le XXe siècle. En France, selon le Service de l’Inventaire du patrimoine, une cité-jardin est un « lotissement concerté, où les habitations et la voirie s’intègrent aux espaces verts publics ou privés, et destiné généralement en France à un usage social ». Elle désigne un ensemble de logements sociaux individuels ou collectifs locatifs avec aménagement paysager et jardin autour de l’habitat.

Sur la petite ceinture parisienne, on dénombre plusieurs cités jardins, parmi lesquels il m’a été demandé d’en photographier quatre, toutes étant des sites inscrits.

Voici les fiches descriptives de ces sites, et quelques images, bien entendu. Le format écran ne rend pas hommage au format 8×10, qui prend cependant sa justification au tirage des polyptiques (un 8×10 en 100×80 pour quatre 6×6 en 40×40).

Gennevilliers (92)

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Suresnes (92)

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Le Pré Saint Gervais (93)

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Stains (93)

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La suite… la prochaine fois.

Samson et Dalida

D’accord, c’est un titre un peu orthographié en dépit du bon Saëns. N’empêche qu’au cimetière de Montmartre, après avoir photographié l’une, je n’ai pas pu éviter l’autre.

Cimetière de Montmartre

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Voilà donc des photos qui tombent du scanner après deux bons mois de sommeil, toujours pour la commande sur les sites protégés d’Ile de France. Trois cimetières figurent dans ma commande, ce qui donne une tonalité peu réjouissante mais colle à l’humeur du moment, après le décès de mon copain Jean-Yves Brégand.

Jean-Yves était le tireur de Sieff et de quelques autres. Son labo Imaginoir a été un haut lieu de la photographie dans les années 80 et 90, avant de sombrer dans le passage raté de l’argentique au numérique.

Bon, dans quelques jours il fera beau, je terminerai cette commande et je mettrai quelques images plus joyeuses sur ce blog.

Cimetière du Père Lachaise

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Cimetière intercommunal de Clamart

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Jaune comme le ciel

Bon, d’accord, généralement le ciel est bleu. Mais après tout, je travaille en négatif et si le ciel tombe le masque… il sera jaune.

Durant un passage rapide à Paris, j’ai repris pour quelques images ma mission sur les paysages protégés. Pas évident pour moi de trouver l’inspiration sans soleil. J’ai pris des habitudes tropicales qui ne veulent pas s’effacer.Développées ces jours-ci, les images sont globalement plates et grises. Je crois que j’ai un problème de sous-développement, dû à une agitation insuffisante, ce qui n’arrange rien.

Voici ce que ça donne :

La forêt de Fausses Reposes, tout d’abord.
Où l’on se promène en famille…
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Mais on peut aussi y venir à cheval…
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Ou encore en bicyclette.
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Un peu plus bas, les étangs de Corot à Ville d’Avray.
On y croise plus de cannes à pèche que de chevalets.
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Et puis petit passage à la cité-jardin de Stains.
Là, on promet un ciel bleu, un vrai !
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Et enfin, si l’on peut dire, le cimetière de Clamart.
En définitive, le ciel peut attendre.
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17 mois…

17 mois sans revenir à ce blog. 14 mois que j’ai quitté la Martinique et que je n’ai pratiquement pas fait de photographie.

Pourtant, une nouvelle mission m’amène à retrouver le plaisir de chercher sur un dépoli un semblant d’ordre au monde. C’est une commande sur les paysages protégés en Ile de France. J’ai hérité du lot comportant Paris et la petite couronne, la grande banlieue ayant été attribuée à d’autres.
J’ai 40 sites à rendre en 200 photos. Comme je suis très fort en math, j’en ai déduit que chaque site aurait cinq photos. Et pour éviter de traiter la commande à la seule chambre 8×10, ce qui couterait cher et prendrait beaucoup de temps, j’ai proposé des polyptyques de 4 images au 6×6 pour une au 8×10. L’idée étant finalement de faire un découpage, comme je le ferais pour un film classique. Le 8×10 c’est le grand plan d’ensemble d’ouverture. Le 6×6 va des plans moyens aux inserts.

J’ai fait les premières prises de vues en septembre. Je savais, en obtenant le marché de Paris, que j’aurais à me battre avec des espaces fermés voire minuscules. Je n’ai pas été déçu du voyage !

Voici quelques image carrées. En commençant par le jardin des plantes. A défaut de faire des vues classiques à la chambre, j’ai attaqué par de petites touches rendant l’ambiance que je ressentais à ce moment là.

DRIEE_20130921_002-WPFête des jardins au jardin des plantes. Je continue à m’amuser avec mes histoires d’avant-plan net et d’arrière-plan flou. Coup de bol, ça plait au client !

driee078-WPVariante autour des mêmes graminées. C’est la crise mais il y a du blé à Paris.

driee080-WPDepuis le petit labyrinthe. Certains des membres de la commission qui pilote la mission ont été déstabilisés puis finalement séduits par cette approche esthétisante. Je suis très heureux de constater que des commandes publiques permettent encore d’explorer et expérimenter.

Avenue de Breteuil, je continue avec cette vision décalée. C’est assez difficile d’éviter le resucé dans une ville sur-photographiée comme Paris. Et c’est également difficile d’éviter la bête illustration façon magasine.

DRIEE_20130923_021-WPAu motif du classement de l’Avenue, ses alignements de platanes. Ces derniers souffrant de maladies, on remplace les arbres morts par de jeunes pousses. Hélas, celui-ci est dans un triste état et il rejoint presque la minéralité des bâtiments haussmanniens qui bordent l’avenue.

DRIEE_20130923_017-WPEncore un jeu entre les arbres et le bâti.

Et pour terminer, retour au jardin des plantes et son jardin des pierres.

DRIEE_20130922_001-WPJe n’ai pas trouvé de pierre blanche pour marquer cette journée de reprise. Aussi, cette roche (offerte par Areva si je me souviens bien) fera l’affaire en attendant la suite…