Mon cher petit village

Au printemps 2011, j’étais de passage dans le village de maman, où j’ai passé toutes les vacances d’été de mon enfance et quelques années de ma vie d’adulte, bien plus tard. Je connais l’endroit comme ma poche et les milliers de kilomètre qui m’en séparent ordinairement ne m’empêchent pas d’en conserver une image vivace.

En piéton, le Rolleicord autour du cou, j’ai essayé le temps de deux bobines de re-voir ce paysage, parfois crûment, comme un paysage étranger et auquel nul affect ne me lierait.

3 réflexions sur “Mon cher petit village

  1. En dehors de toutes considérations artistico-technique, j’aimerai connaitre ta réaction intime.
    Même si tu essaye de garder un regard froid et distant, tu ne peux occulter le changement.
    La mitrailleuse et le pistolet en plastique ont remplacé le fusil à bouchon…
    Les toitures métalliques, sans parler du machinisme agricole.
    Ta démarche m’interpelle un peu, car j’ai entrepris, mais en NetB, en 24×36, une sorte d’inventaire de mon patelin qui m’a vu naître , rue par rue, entre le 11-11-11 et le 12-12-12.
    Et cela parce que , année après année, le visage d’un village change,et que, si on y vit, les changement ne sont pas « flagrant », mais qu’un regard extérieur qui s’y poserait avec 10 ou 20ans d’intervalle risquerait de perdre ses repères…
    Alors, docteur ?

    1. Ce ne sont que quelques images, pas une psychanalyse. Mais si je regarde froidement ce que j’ai mis en ligne, il y a effectivement les signes d’une métamorphose qui ressemble parfois à la mort.

      La troisième image, c’est une ferme qui n’est plus habitée depuis trois ou quatre ans (c’est à présent mon cousin qui en fait les terres, en plus de celles de sa propre ferme). Le vélo de la quatrième ne s’appuiera plus si souvent sur le mur de l’école, puisqu’elle a fermé à la rentrée. Sous les tas de tuyaux, il y avait le poulailler de ma tante, jouxtant le potager de mon oncle.

      Mais les gosses jouent encore sous les hangars et les pissenlits arrivent encore à percer le sol caillouteux. La vie est donc encore bien là.

  2. Bien sûr, la vie est là, mais c’est dans cette série que l’on retrouve à la fois le désir de témoigner, et aussi l’un des rôles de la photos, à savoir « arrêter le temps »…

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